Zoom sur la téléconsultation IDEL

EN THEORIE

Depuis janvier 2020, l’infirmier peut accompagner les patients lors des téléconsultations avec le médecin (intégration dans l’Avenant 6).

Trois actes d’accompagnement sont possibles. Ces 3 actes d’accompagnement sont valorisés différemment selon que l’acte est réalisé :

  • Lors d’un soin infirmier déjà prévu (code TLS -10€)
  • Dans un lieu dédié aux téléconsultations (code TLL -12 €)
  • Ou organisé de manière spécifique à domicile (code TLD -15 €)

Possibilité de facturer des frais de déplacement y compris pour l’acte TLL. En centres dédiés à la Covid, la cotation TLL peut être facturée pour la prestation d’accompagnement à la consultation médecin. Si en complément un prélèvement nasopharyngé, salivaire, oropharyngé ou un prélèvement sanguin est pratiqué : + AMI 1,5.

Pour rappel, les règles suivantes s’appliquent :

 • Pas de prescription pour l’acte de téléconsultation.

 • Le numéro du médecin téléconsultant est à indiquer dans la zone médecin prescripteur lors de la facturation.

Télésuivi des patients Covid-19 pris en charge à 100 %

Pour faciliter la surveillance à domicile des patients dont le diagnostic d’infection à Covid-19 a été posé (cliniquement ou biologiquement) et pour lesquels un suivi par l’infirmier a été prescrit, il est toujours possible d’effectuer ce suivi à distance par télésuivi. Le télésuivi infirmier est réalisé de préférence par vidéotransmission avec le patient, ou par téléphone si les équipements du patient et/ou de l’infirmier ne le permettent pas.

Cet acte de télésuivi infirmier est facturable à hauteur d’un AMI 3,2. Il convient de mentionner le code soins particuliers exonérés « EXO-DIV 3 » dans son logiciel de facturation pour une prise en charge à 100 % au titre de l’assurance maladie obligatoire (AMO).

Comment puis-je mettre en place une téléconsultation ? Dois-je installer une application sur mon téléphone ?

Pour connaître les solutions existantes pour vous équiper en termes de téléconsultation, nous vous invitons à consulter le site de l’Agence du numérique en santé.  
En l’absence d’équipement adapté à la téléconsultation de la part du patient ou du professionnel de santé, la téléconsultation peut de faire également par téléphone.

Une enquête du 22/10/2020 fait état de l’utilisation de la télémédecine par les professionnels de santé. Vous pouvez en prendre connaissance via le lien ci-dessous.

EN PRATIQUE

Après avoir contacté d’anciens collègues Infirmiers(ères) libéraux en activité ; il semble que la réalité soit bien différente. Même si l’échantillon était faible, j’ai ciblé des collègues engagées, favorables à toutes les évolutions qui mettent en avant le savoir faire spécifique des professionnels du domicile. Certains sont élus pour différents mandats : ordre, syndicat, URPSS ; mais aussi créateur de Maison de santé ou de CPTS. Et on arrive à un pourcentage très faible (1/20) d’utilisation de la téléconsultation.

POURQUOI ?

  • Manque de temps
  • Matériel non adapté
  • Organisation difficile avec le corps médical
  • Patient réfractaire
  • Manque d’engagement

Je ne sais pas peut être tout à la fois ! mais je ne peux que constater, comme je l’ai fait tout au long de ma carrière, que même si nous souhaitons voir évoluer notre profession, nous avons du mal à nous approprier les nouveaux outils. Ayez confiance en vos compétences et pour vous montrer que cela est possible je vous relate (avec l’autorisation des personnes concernées) les 2 cas de téléconsultation réalisés par une collègue ainsi que ses remarques sur cet acte.

A vous de juger

« 1ère situation en période de confinement COVID

La patiente présente une plaie abdominale méchée suite à un rétablissement de la continuité après une colostomie (Cancer colon).

Après plusieurs mois de pansement et une évolution très favorable la plaie cavitaire s’est dégradée et la cicatrisation régresse malgré des modifications de protocole par l’équipe IDEL. Après plusieurs sollicitations de l’équipe, devant le manque de motivation de la patiente à contacter son chirurgien, nous avons pris RDV avec ce dernier. Sa secrétaire nous a donné RDV pour une téléconsultation.

Elle a permis un échange pluri-pro en présence de la patiente. Grâce à l’utilisation de son smartphone, le chirurgien a visualisé la patiente dans son ensemble avec focus sur la plaie. Il a fait le constat que la patiente avait grossi et qu’elle présentait une éventration, la masse graisseuse abdominale pouvait causer ce retard de cicatrisation (ayant éliminé toutes les autres causes) …

Un accord avec la patiente a été trouvé pour envisager ou non une intervention abdominale et ainsi améliorer la PEC de sa plaie. »

Autre expérience à domicile :

« Patiente de 93 ans sous traitement antihypertenseur, suivi par IDEL 1x/j pour DT2 avec 1 injection d’insuline lente.  La TA de la patiente s’élève > 20/10 et ne baisse pas malgré les changements de traitement anti-hypertenseur.

La patiente est inquiète, période de confinement, son MG a qui nous avons transmis les TA ainsi que les inquiétudes de la patiente lui propose une téléconsultation.
Limite technique : la patiente ne possède pas d’outil adapté à la téléconsultation => c’est l’IDEL qui (après avoir fixé un RDV avec le MG) lors de son passage quotidien chez la patiente assurera « la technique » mais également les échanges et explications entre le MG et la patiente.

Aspect positif :  La patiente est rassurée, elle a pu s’entretenir avec son MG, ou son spécialiste.  Le traitement a pu être adapté.»

Remarques personnelles

Les consultations MG, chirurgien et IDEL sont valorisées par un acte !

Nouveaux actes qui laissaient perplexes beaucoup de PS dont le développement a été accéléré par la crise COVID.

La téléconsultation en milieu rural (avec ses distances km et ses déserts médicaux) pourrait, je crois, rendre service à la population. Mais de mon point de vue il ne faut pas que ce soit le seul mode de consultation médicale, le présentiel étant irremplaçable.

Cécile

Crédit Photo CANVA