Le sentiment de peur des soignants

La peur est un moyen de défense pour tout être vivant. Il permet de mettre son sens de l’éveil en marche et de fuir devant une menace. Le papillon est ainsi insaisissable, de même que le lézard ou   l’hirondelle.

La peur est engendrée par l’inconnu, l’inconnu du lendemain, l’inconnu de l’adversaire.  Que se passe- t-il alors ?  Le cœur s’accélère, la respiration se fait plus ample, on transpire, les poils se hérissent : notre système nerveux sympathique se met en marche. Le premier réflexe que l’on a, est la fuite. Il est le plus salutaire si l’adversaire est plus fort que nous. Mais si la fuite est impossible alors notre pouvoir d’analyse s’ébranle pour trouver une autre solution.

Les soignants ont-ils peur en ce moment ? oui assurément. Ils ont peur pour eux, pour leurs proches. Car l’adversaire actuel est coriace. C’est un bel inconnu, venu de l’Empire Céleste. Il ne connaît pas les frontières, il se déplace allègrement, il tue sur son passage les plus faibles et s’en délecte. Il porte un nom barbare : Covid-19. C’est un virus.

Que doivent-ils faire : fuir ou l’affronter ?

Leur code de déontologie leur préconise de venir en aide aux plus faibles, si possible sans se mettre en danger eux-mêmes. Alors ils vont au combat, ils veulent le terrasser ou du moins l’affaiblir pour qu’il y ait le moins de victimes possibles. Et si victimes il y a, ils vont mettre tout ce qui est dans leur pouvoir pour les soulager et au mieux les guérir.

C’est la situation actuelle que vivent les soignants du monde entier.

Mais voilà selon que vous êtes riches ou misérables, pourvus ou dépourvus de matériel de défense, le combat sera plus ou moins laborieux. Les combattants y laisseront des plumes et pour certains leur vie.  Mais ils y vont. La peur au ventre.

Leur force : l’équipe, les collègues. Du magasinier au patron, tous mouillent la blouse. Tous unis ils vaincront : du moins ils l’espèrent. En attendant ils combattent tous les jours et sans relâche. Ils comptent sur les chercheurs pour mieux connaître leur adversaire et ainsi l’attaquer sur ses faiblesses. Ils comptent sur leurs commandants pour qu’ils les approvisionnent en matériel pour terrasser cet ennemi. Ils veulent des protections efficaces pour être moins vulnérables.  Mais même sans cela ils vont au charbon et se sacrifient.

Ils ne veulent surtout pas le transmettre à leur famille, alors ils s’en éloignent. Ils ne les serrent plus dans leur bras.

Ils peuvent compter sur la population qui les soutient, les nourrit parfois. Ils vont même jusqu’à les applaudir tous les soirs. Les saltimbanques les glorifient dans des odes qui témoigneront ainsi de cette période troublée. Le peuple les équipe aussi, les ingénieux construisent de nouveaux outils. La solidarité est là.

Mais parfois l’égoïsme prime. Certains se croient plus forts et bravent les interdits. D’autres fustigent ces combattants et les dénigrent en les accusant de répandre l’épidémie. Heureusement ils ne sont pas légion.

Combien de temps, tout cela va-t-il durer ? personne ne le sait. Tous avancent et continuent le combat. Ils tiendront le temps qu’il faut, la peur au ventre mais avec détermination et abnégation.

Nous devrons nous en souvenir, les glorifier comme des combattants et les soutenir à jamais.

Nous leur devons la vie.

Cela mérite bien un grand MERCI.

Cécile

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